Le chalet du bois flotté se dépose avec simplicité sur les terrasses
en pente légère surplombant Cap-à-l’Aigle et dominant le fleuve. On peut y
observer, au loin, La Malbaie et le lent mouvement des marées. Il rappelle les
premières habitations qui ont été érigées le long de la vallée du Saint-Laurent
avec ses toits à deux versants sur des volumes rectangulaires, devenus
archétypes de la maison de rang. Deux corps de bâtiment s’assemblent
perpendiculairement pour former une composition aussi rustique que raffinée.
L’acier de la toiture, qui se prolonge parfois pour envelopper les murs,
et le bardage de cèdre des pignons, également présent dans certaines portions
des murs latéraux, forment un ensemble étonnant. De larges ouvertures vitrées
permettent à la famille d’observer les côtes montagneuses de Pointe-au-Pic.
Entre ciel et fleuve, ce projet modeste s’érige dans un paysage fabuleux. Le
projet s’encre en ce lieu, tel un bout de bois, flotté par le temps et les
courants, offrant un havre de repos, humble et discret, niché dans l’opulente
beauté du paysage. Une économie de moyens, une simplicité des lignes qui ne
néglige pas le confort nécessaire à la contemplation et à la mise en valeur du
panorama. Une modestie désirée, une discrétion assumée sous les cieux
flamboyants de Charlevoix.
L’aménagement intérieur s’articule sur deux axes de circulation.
Chaque espace est conçu pour répondre aux besoins des occupants, dans une
approche minimaliste. Les dalles de béton polies se déposent sur le sol, en
deux demi-niveaux, permettant d’augmenter le volume intérieur des espaces de
séjour, ouvert sur le paysage par un immense mur de verre couvrant la totalité
du pignon. Une échelle mobile donne accès à une petite mezzanine, véritable
prolongement des chambres d’enfants situées dessous. Elle offre une aire de
jeux et de détente en retrait du monde des adultes.